Pourquoi s'écrire ?
- charlottenicod
- 29 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 juil.

Pourquoi l’autobiographie fait du bien à celui qui raconte autant qu’aux enfants qui reçoivent le récit ?
Il y a dans chaque vie une matière précieuse. Des souvenirs, des émotions, des choix, des silences aussi. Et lorsqu’on prend le temps de les rassembler, de les nommer, de les offrir sous forme de récit, quelque chose de profondément humain se joue : une transmission vivante. L’autobiographie, qu’elle soit écrite, racontée ou dessinée, fait du bien à celui qui la crée – mais aussi à ceux qui la reçoivent, en particulier les enfants. Voici pourquoi.
Raconter, c’est se rencontrer soi-même
Écrire sa vie, ou la dire à voix haute, c’est comme faire un pas de côté pour mieux se regarder. Ce n’est pas juste raconter ce qu’on a fait, mais comprendre qui l’on a été à chaque étape, comment on a traversé les tempêtes, quelles joies nous ont portés. C’est un moment de recul, de lucidité, mais aussi de tendresse envers soi-même.
Parfois, le simple fait de mettre en mots une douleur ancienne permet de l’apaiser. Revisiter certains souvenirs avec un regard d’aujourd’hui, c’est aussi les transformer. On ne change pas le passé, mais on peut changer notre lien au passé.
Et puis, il y a un autre plaisir : celui de choisir ses mots, son ton, ses images. L’autobiographie peut être sérieuse, drôle, émotive, pudique. C’est un acte créatif, presque artistique, qui redonne du pouvoir sur son propre récit. On n’est plus juste le personnage de sa vie, on en devient l’auteur.
Recevoir une histoire familiale, c’est se construire en profondeur
Pour les enfants, entendre ou lire l’histoire de leurs parents, grands-parents, arrière-grands-parents, c’est bien plus qu’une curiosité : c’est une source d’ancrage et d’identité. Ces récits leur permettent de comprendre d’où ils viennent, quelles histoires les traversent, quels fils invisibles relient les générations.
Quand un enfant apprend que sa grand-mère a fui une guerre, que son grand-père a construit sa maison de ses mains, ou que sa mère a surmonté ses peurs pour accomplir un rêve, il ne reçoit pas juste une anecdote. Il reçoit un héritage de courage, de créativité, de résilience. Il découvre que les adultes de sa vie ne sont pas seulement des figures d’autorité, mais aussi des êtres humains avec leurs doutes, leurs échecs, leurs élans.
Et surtout, ce lien est émotionnel. Les récits familiaux nourrissent une relation plus intime, plus complice, entre les générations. Ils donnent envie de poser des questions, d’écouter, de partager à son tour.
Créer des ponts entre générations
L’autobiographie, lorsqu’elle est transmise, agit comme un pont. Elle relie les âges, les époques, les cultures. Elle tisse une mémoire familiale collective, où chacun peut se reconnaître, se questionner, s’inspirer.
Dans un monde qui va vite, où l’on archive tout mais où l’on écoute peu, ces récits offrent une pause, un enracinement, une chaleur humaine. Ils deviennent des repères dans le tourbillon de la vie. Une forme de boussole intérieure.
Et le plus beau, c’est que ce mouvement est réciproque : celui qui raconte se sent écouté, reconnu, parfois même honoré. Celui qui reçoit se sent relié, enrichi, accueilli.
Alors pourquoi ne pas commencer ?
Vous n’avez pas besoin d’être écrivain. Un cahier, une boîte à souvenirs, quelques photos, ou juste un enregistrement audio suffisent. L’essentiel, c’est l’intention : celle de transmettre un peu de vous, de votre vécu, de votre vérité.
Parce que raconter sa vie, ce n’est pas se mettre en avant. C’est offrir un héritage invisible mais essentiel. Une trace. Une voix. Un fil rouge.
Et peut-être, un jour, vos enfants, ou leurs enfants, s’en souviendront comme d’un trésor.



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